Le bien-être mental au travail reste une priorité post-corona

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La crise du Corona est à peine derrière nous qu'une autre crise mondiale a déjà éclaté en force, la guerre en Ukraine. La succession des grandes crises mondiales rend notre environnement imprévisible et peut avoir un impact sur notre bien-être mental. Le sujet reste donc une priorité politique, et le plan d'action fédéral pour le bien-être mental au travail passe à la vitesse supérieure.   

Début 2021, les vice-premiers ministres Frank Vandenbroucke, Pierre-Yves Dermagne et Petra De Sutter, et le ministre David Clarinval ont fait du bien-être mental au travail un fer de lance avec le lancement d'un plan d'action fédéral commun.

Une campagne nationale de sensibilisation est diffusée à la radio et sur les réseaux sociaux depuis novembre 2021. Aujourd'hui, le plan atteint sa vitesse de croisière avec le soutien de projets concrets pour les travailleurs, les indépendants et les fonctionnaires, ainsi qu'avec la rédaction d'un plan d'action en cocréation à plusieurs niveaux politiques en plus d'experts professionnels et universitaires. 

Conséquences des crises sur le lieu de travail 

 Malgré le fait que la pandémie semble être sous contrôle, ses conséquences n'ont pas encore disparu. Elles continueront à se faire sentir, notamment, sur le lieu de travail. 

« Une partie des travailleurs a trouvé un équilibre lors de la crise sanitaire, suite au confinement et à la généralisation du télétravail.  Mais de manière générale, on constate une importante fatigue psychique chez les travailleurs et, pour ma part, une hypersensibilité aux situations de travail complexes ou tendues. La réactivité des travailleurs est plus grande, leur seuil de tolérance est moindre et leur ressort mental est affaibli. », témoigne Valérie Flohimont, Vice-Recteur aux ressources humaines, au bien-être et à la sécurité au travail, UNamur. 

« Dans de nombreuses organisations, nous constatons une nouvelle augmentation des absences de longue durée, ainsi que - contrairement à ce qui se passait avant la crise Corona - une augmentation des absences courtes, mais fréquentes. Bien qu'il soit difficile de l'objectiver, on a le sentiment qu'il existe un mal-être plus important sur le lieu de travail, un sentiment de stagnation et de vide. Dans notre pays, cela n'entraîne pas encore une fuite importante des talents dans les organisations, mais cela augmente la guerre des talents ; trouver les bonnes personnes reste difficile », déclare le professeur Dr Elke Van Hoof de l'Université libre de Bruxelles.  

La "nouvelle normalité" apporte-t-elle du réconfort ?  

Le retour au travail est un soulagement pour certains, tandis que d'autres s'inquiètent de ce à quoi ressemblera la "nouvelle normalité".  

« Le télétravail est un levier de flexibilité mais dans la pratique, la grande majorité des entreprises ne font que revenir à la "vieille normale". Juste après la pandémie, ce n'est pas anormal car nous avons tous besoin de contact et de collaboration. Nous ne verrons les "nouvelles" tendances émerger que dans un an au moins », déclare M. Van Hoof.   

« L’élaboration d’un plan de retour au travail pas à pas, ainsi que le maintien de mesures de prévention élémentaires peut déjà s’avérer rassurant.  En tant que collaborateur il est possible de se tourner vers des conseillers en prévention ou des personnes de confiance au sein de l’organisme. Les managers eux peuvent être à l’écoute de leurs collaborateurs et créer des lieux de paroles pour un échange de leur vécu », conseille Flohimont.   

Sensibilisation et information permanentes  

Afin de sensibiliser et d'aider les gens, plusieurs services publics fédéraux ont développé le site www.jemesensbienautravail.be. Sur le site web, vous trouverez de nombreuses informations sur la manière d'améliorer votre bien-être mental au travail, sur les personnes à qui vous pouvez demander de l'aide, dans votre propre organisation et en dehors. Le site contient également une section spécifiquement destinée aux employeurs, aux chefs d'équipe, aux spécialistes des RH, aux conseillers en prévention et aux autres personnes responsables du bien-être mental au sein de leur organisation.