L’ONEM publie son rapport annuel 2012

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Dans son rapport annuel 2012, l’ONEM constate qu’il n’a jamais dû mettre en œuvre autant de réformes structurelles et majeures en si peu de temps. En effet, en 2012, pas moins de 37 lois et arrêtés ont modifié les missions de l’ONEM.
Pratiquement tous les régimes ont ainsi été fondamentalement modifiés. Presque tous les allocataires et tous les employeurs sont concernés par l’une ou l’autre de ces réformes. Les plus emblématiques concernent :

  • le régime des allocations d’attente, devenues allocations d’insertion, pour les jeunes qui sortent des études ;
  • le régime des allocations de chômage, avec la nouvelle « dégressivité » ;
  • les régimes d’interruption de carrière et de crédit-temps, assortis de nouvelles conditions ;
  • le régime des titres-services adapté en vue d’une plus grande professionnalisation du secteur;
  • le régime de suivi de la recherche active d’emploi, qui est anticipé et élargi.
L’ONEM constate également que la croissance a été négative et l’emploi a souffert en 2012

Compte tenu de la dégradation prolongée de la conjoncture économique, tous les indicateurs d’évolution du marché du travail connaissent une évolution négative en 2012. 

Selon la Banque Nationale, l’emploi aurait encore légèrement progressé de 6 500 unités en moyenne annuelle en 2012. Mais la situation s’est sensiblement détériorée en cours d’année, puisqu’entre les 4èmes trimestres 2011 et 2012, on observerait une perte de 16 600 postes de travail. Cette évolution résulte de pertes d’emplois dans les secteurs sensibles à la conjoncture (l’industrie, la construction et les services marchands) mais aussi de la disparition de certaines mesures de soutien à l’emploi, du non-remplacement de certains départs naturels dans l’administration publique et d’une croissance plus ralentie des emplois dans le secteur des soins de santé et des titres-services.

Le chômage résiste globalement …

Le nombre de chômeurs complets indemnisés demandeurs d’emploi (CCI-DE) recensés par l’ONEM a encore légèrement reculé de 4 573 unités en 2012. Il s’établit à 417 250 en moyenne mensuelle, soit 1,1 % de moins qu’en 2011. Cette évolution est toutefois influencée par une modification réglementaire, à savoir la prolongation (de 3 mois en général) du stage d’insertion pour les jeunes demandeurs d’emploi qui sortent des études. Sans cette modification réglementaire, le nombre de CCI-DE serait resté plus ou moins au même niveau qu’en 2011. 
Quoi qu’il en soit, cette stabilisation du chômage témoigne d’une bonne résistance qui est assez remarquable compte tenu de la dégradation prolongée de la conjoncture économique, marquée par une baisse de l’activité depuis 7 trimestres consécutifs et un PIB en recul de 0,2% en 2012.

Le chômage temporaire est reparti à la hausse, mais là aussi, si l’augmentation de 14 % est significative, elle reste sans commune mesure avec la hausse de 2009. 

… mais il repart à la hausse dans certains segments.

La diminution du chômage à un an d’écart a été de - 1,7 % en Wallonie, de - 0,8 % en Flandre tandis qu’à Bruxelles on observait une stabilisation. 

Parmi les mesures mises en œuvre par l’ONEM qui ont pu contribuer à la bonne résistance du chômage, il faut citer :

  • le système de chômage temporaire qui, après 2 ans de baisse consécutive, a de nouveau joué son rôle d’amortisseur pour 51 566 entreprises et 431 357 travailleurs différents;
  • le dispositif des titres-services, dont la consommation a encore progressé de 8,6 % (11 % en 2011), créant de nouveau des emplois supplémentaires par rapport aux 149 827 déjà recensés en 2011 ;
  • les mesures d’activation, dont le Plan Activa en progression de 12,7 % et le complément de reprise du travail aussi en progression de 15,6 %, ont continué à soutenir l’embauche des chômeurs de longue durée ou plus âgés. 
Au total, le nombre d’allocataires à charge de l’ONEM a diminué de 10 000 unités (1 299 791 en 2012 contre 1 310 347 en 2011, soit - 0,8 %). 

L’allocation de chômage mensuelle moyenne pour les chômeurs complets indemnisés demandeurs d’emploi s’est élevée à 932,68 EUR par mois en 2012. C’est une augmentation de 3,7 % par rapport à 2011. Elle est imputable principalement à l’indexation (pour 2,7%) et à l’entrée de nouveaux chômeurs bénéficiant des niveaux d’allocations les plus élevés.

Vous pouvez découvrir le rapport annuel au complet directement sur le site web de l’ONEM.