2012 - Validation Questionnaire du Vécu du Travail

Thème principal

Les recherches de la DiRACT sont centrées sur le vécu du travailleur. Pouvoir percevoir le travail comme une activité passionnante et valorisante est l'objectif sous-jacent des projets de recherche spécifiques. Le stress et le harcèlement moral ne sont que des modalités du vécu du travail.

Les pouvoirs publics, dans leur souci de favoriser le développement social également sur le plan qualitatif, interpellent les entreprises et les organisations quant à leur capacité d'opter elles-mêmes pour une ambiance et un environnement de travail sains. Pour ce faire, elles doivent détecter elles-mêmes les risques qui menacent ce climat de travail et concevoir elles-mêmes un plan d'action. Dans les différents sous-thèmes, on essaye de fournir aux organisations des connaissances et des instruments pour ce faire.

Sous-thème

VALIDATION D'INSTRUMENTS DE MESURE

On attend d'un instrument de mesure qu'il soit fiable et sérieux et qu'il mesure ce que l'on veut qu'il mesure. Il n'est pas simple de rencontrer ces attentes sur le plan scientifique. L'instrument proprement dit et son utilisation doivent répondre à un certain nombre de critères. L'application doit autant que possible se dérouler dans des circonstances identiques (standardisation). En cas de réponse semblable, le scoring doit donner un résultat identique (objectivité).

La situation d'un score individuel ou d'un score de groupe par rapport à la population de comparaison doit être étayée statistiquement (étalonnage). Une mesure qui est refaite dans des conditions identiques doit donner un même résultat (fiabilité du mesurage). Pour que l'on mesure ce que l'on veut mesurer, l'échelle doit être unidimensionnelle (homogénéité, validité du construit) et avoir une corrélation démontrable avec un critère externe (validité externe ou prédictive). La comparabilité d'instruments de mesure multilingues est un des points forts de la DiRACT.

Timing

1999 - 2012

Commanditaire

INRCT / DiRACT

Equipe de recherche

Guy Notelaers (INRCT/DiRACT) en collaboration avec Marc van Veldhoven (Université de Tilburg), Jeroen Vermunt (Université de Tilburg) et Hans De Witte (KUL- OSGW)

Projet de recherche

L'utilisation d'instruments validés est essentielle pour bien sonder le terrain. Ceci vaut non seulement pour mesurer le vécu du travail mais aussi pour tous les autres aspects du travail qui sont mesurés. Pour mesurer de façon valide la charge psychosociale du travail, le bien-être au travail et les notions latentes apparentées à l'aide de questionnaires, deux dimensions sont importantes : la validité et la fiabilité. La validité comprend la validité des notions, la validité discriminante, la validité concurrente et la validité prédictive. Toutefois, on examine beaucoup plus la fiabilité, c'est-à-dire la mesure dans laquelle l'instrument mesure la même chose lors d'une enquête suivante, que la validité.

Pour mesurer la fiabilité, la littérature internationale utilise la plupart du temps l'alpha de Cronbach. Celui-ci est de préférence supérieur à 0,7. Certains disent que cette mesure ne mesure pas une fiabilité au sens strict du terme mais qu'elle indique le degré d'homogénéité d'un set de questions. On peut indiquer à quel point des facteurs sont homogènes ou unidimensionnels sur la base de l'indice H de Loevinger. Lors du développement du QVT (Questionnaire Vécu du Travail), on a recouru au Mokken Scaling Program, un programme pour les données non paramétriques, qui fournit des informations sur l'homogénéité d'un construit comme la charge émotionnelle. Pour savoir à quel point une série de questions est unidimensionnelle ou homogène, Mokken dit qu'un indice H de Loevinger inférieur à 0,3 indique une série non homogène ou un construit multidimensionnel. Si le H de Loevinger oscille entre 0,3 et 0,4, nous avons atteint la limite inférieure de l'unidimensionnalité. Lorsque cet indice se situe entre 0,4 et 0,5, nous avons établi une bonne  batterie de questions homogènes et lorsqu'il se situe au-delà de 0,5, nous avons dressé une liste de questions forte.

Pour vérifier si le QVT répond aux conditions pour être un instrument de mesure fiable, nous avons régulièrement soumis le questionnaire à un certain nombre de tests. Mais nous n'avons pas non plus oublié d'examiner les différents types de validité. Le Short Inventory Psychosocial Hazards en est d'ailleurs une résultante. Il vise en effet à renforcer la validité.

Résultats

Il ressort des premières recherches au sujet de l'homogénéité du QVT que ce questionnaire présente tant chez les néerlandophones que chez les francophones des valeurs pour l'indice H de Loevinger supérieures à 0,3. La plupart des valeurs se situent entre 0,4 et 0,5. Bon nombre des échelles parmi les 27 que le questionnaire compte au total obtiennent même une valeur supérieure à 0,5.

Il ressort du rapport de la recherche qui s'intéressait spécifiquement aux répondants francophones que nous pouvons confirmer ce qui précède. En outre, nous avons constaté que la validité discriminante n'est pas mise en cause et que la structure factorielle suggérée par van Veldhoven dans sa thèse de doctorat est confirmée.

Cela signifie que les 27 échelles peuvent être ramenées à 6 grandes dimensions : exigences psychologiques de la tâche, diversité, contrôle, aspect socio-organisationnels, bien-être et plaintes dues à la tension.

Dans les recherches les plus récentes qui ne se concentrent plus sur la validation du questionnaire, on a donné à l'intention des lecteurs un aperçu de la fiabilité. Il en ressort que lors de recherches exploratoires, contrairement à l'analyse confirmatoire des recherches précédentes, les échelles du QVT se situent toujours au-delà de 0,4 en ce qui concerne le H de Loevinger. Mais à  4 reprises, on n'a pas pu construire d'échelles. L'analyse confirmatoire fait toutefois apparaître que la fiabilité mesurée avec l'alpha de Cronbach est toujours supérieure à la valeur critique de 0,7.

Publications

  1. Notelaers, G.  van Veldhoven, M. (1999). Validering van de Kern-VBBA in Vlaanderen (PDF, 30.19 Ko).  Nationaal Onderzoeksinstituut voor Arbeidsomstandigheden, Intern rapport, Brussel. 1999.
  2. Notelaers, G.  (2000). Multidimensional Scaling. Experimenting with PROXSCAL (DOC, 574 Ko).  The structure of the questionnaire on experiencing and assessing stress at work under review.  Technical Working Research Paper.  Nationaal Onderzoeksinstituut voor Arbeidsomstandigheden, Brussel. 
  3. Notelaers, G. van Veldhoven M. (2002) Interroger le "vécu du travail" : présentation d'un outil spécifique d'analyse de la charge psychosociale de travail (DOC, 299.5 Ko).  Research paper.  Nationaal Onderzoeksinstituut voor Arbeidsomstandigheden, Brussel.  2000.
  4. Notelaers, G. van Veldhoven, M. Vermunt, J. (2002). Towards a methodology for counteracting stress at work (DOC, 579 Ko). Risk analysis with a standardised questionnaire and the implications for bench-marking. Proceedings of the XVIth World Congress on Safety and Health at Work, Vienna 2002.
  5. Notelaers, G. De Witte, H. (2003). Over de relatie tussen pesten op het werk en werkstress (PDF, 249.42 Ko).  In : Herremans, W. (red.)  De Arbeidsmarkt in Vlaanderen.  Arbeidsmarktonderzoekersdag 2003, Verslagboek.  Steunpunt Werkgelegenheid, Arbeid & Vorming.  Viona-Stuurgroep Strategisch Arbeidsmarktonderzoek.  139-163, 2003.
  6. Notelaers, G.  Vermunt, J. De Witte, H. van Veldhoven, M. (2003).  Estimating exposure rates to psychosocial hazards (PDF, 928.76 Ko).  The use of Latent Class Analysis to conduct risk assessment with standardized questionnaires. In : Flexman, et al.  Proceedings of the 5th Conference of the European Academy of Occupational Health Psychology.  Berlin, 20-21 November 2003 : Flexibility, Quality of Working Life and Health.
  7. Notelaers, G.  van Veldhoven, M. (2000).  Validering van de Kern-VBBA in Vlaanderen aan de hand van een gematchte steekproef (PDF, 237.31 Ko).  Of hoe vergelijkbaar zijn de schaalwaarden van Vlaanderen en Nederland.  Nationaal Onderzoeksinstituut voor Arbeidsomstandigheden, Brussel.  Stichtign Kwalitiet en Bedrijfsgezondheidszorg, Amsterdam. 

Renseignements complémentaires

Si vous souhaitez obtenir des informations supplémentaires au sujet de cette recherche ou des publications, vous pouvez prendre contact avec la Direction de la Recherche sur l'Amélioration des Conditions de Travail (DIRACT), Rue E. Blérot 1 - 1070 Bruxelles, alain.piette@emploi.belgique.be.