Conférence internationale du Travail à Genève: Monica De Coninck veut ratifier la convention visant une meilleure protection des travailleurs domestiques

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La Ministre fédérale de l’Emploi, Monica De Coninck, va entamer dans les plus brefs délais la procédure de ratification de la convention de l’OIT relative au travail domestique. C’est ce qu’elle a affirmé ce 12 juin 2012 à Genève, dans le cadre de la Conférence internationale du Travail. Actuellement, seul l’Uruguay a ratifié ce texte. Différentes organisations demandent depuis longtemps déjà que notre pays en fasse autant. D’ici peu, Monica De Coninck proposera au Conseil des Ministres, et au Parlement ensuite, de ratifier ladite convention.

Actuellement, on estime à plus de 100 millions le nombre de travailleurs et de travailleuses (majoritairement des femmes) qui, aux quatre coins du monde, sont engagé(e)s pour accomplir des tâches au domicile d’un autre ménage. Ces travailleurs/euses domestiques sont chargé(e)s de nettoyer, de cuisiner, de faire la lessive, de s’occuper des enfants et des personnes âgées et de bien d’autres tâches. Or, aujourd’hui encore, il est trop souvent constaté que le travail de ces personnes est sous-évalué, sous-payé, invisible et n’est ni reconnu ni respecté.

Dans de nombreux pays, les travailleurs/euses domestiques sont exclu(e)s de la législation du travail et des régimes de protection sociale. Les mauvais traitements, l’exploitation, la violence, les abus sexuels et les violences physiques sont fréquents et demeurent, généralement, impunis.

En Belgique, le système des titres-services notamment a permis de formaliser l’économie du travail domestique, d’améliorer les conditions de travail du personnel et de leur garantir l’accès à une protection sociale. Cependant, il est encore constaté qu’un nombre non-négligeable de travailleurs de ce secteur ne bénéficient pas de cette évolution. En 2008, l’affaire dite « du Conrad » à Bruxelles est là pour illustrer les conditions les plus terribles dans lesquelles certaines personnes peuvent, aujourd’hui encore, dans notre pays, être amenées à travailler.

C’est précisément afin d’améliorer la protection des travailleurs domestiques que l’Organisation internationale du Travail adoptait en juin 2011 une Convention portant sur le travail domestique. Cette convention vise à reconnaitre le travail domestique comme tout autre travail et à garantir que les travailleurs/euses domestiques soient traités comme tout autre travailleur en vertu de la législation du travail. Ce faisant, elle entend accorder aux travailleurs/euses domestiques toute une série de droits parmi lesquels un salaire minimum, un paiement mensuel, un jour de congé par semaine, une réglementation du temps de travail, l’accès à la sécurité sociale (notamment en cas de maternité), etc.

Cet après-midi, dans le cadre de la Conférence internationale du Travail qui se tient à Genève, la Ministre fédérale de l’Emploi, Monica De Coninck, a annoncé la volonté de la Belgique de ratifier la Convention 189 relative aux travailleuses et travailleurs domestiques. « Etant donné l’apport essentiel de la Convention en termes de reconnaissance et de protection de droits élémentaires pour les travailleurs domestique, la Belgique se doit de la ratifier dans les plus brefs délais », indique Monica De Coninck.

En procédant à la ratification de la Convention, la Belgique s’alignerait sur l’Uruguay, seul état jusqu’ici à l’avoir fait.

Par ailleurs, au cours de son intervention, la Ministre de l’Emploi a également évoqué le défi que constitue la réduction du taux de chômage chez les jeunes, thème central de la 101ème Conférence internationale du Travail. Selon la Ministre, avec près de 75 millions de jeunes sans emploi dans le monde en 2011, le risque d’une génération perdue est réel. Pour Monica De Coninck, le défaitisme ne peut donc être de mise. Et la Ministre de l’Emploi d’en appeler à la création de partenariats entre tous les intervenants – gouvernements, entreprises, enseignants et les jeunes eux-mêmes – en vue de faire accéder ces derniers au marché de l’emploi.

Selon Monica De Coninck, « en Belgique, derrière le terme général de « chômage des jeunes » se trouve une réalité qui touche surtout des jeunes hommes peu qualifiés et d’origine immigrée. Nous savons que l’éducation, la formation et l’apprentissage tout au long de la vie alimentent un cercle vertueux. Des mesures ciblées vers cette population de jeunes fragilisée qui visent aussi les grandes villes où la situation est préoccupante sont dès lors nécessaires. Face au vieillissement de la population, nous n’avons pas le choix ».

Pour la Ministre de l’Emploi, des secteurs tels que la santé et les soins aux personnes mais aussi le renouvellement des villes et l’économie verte offrent des opportunités que nous devons saisir.

Enfin, Monica De Coninck a insisté sur la nécessité de mettre en œuvre, au niveau international, une protection sociale visant à garantir à tout un chacun des droits fondamentaux tels que l’accès aux soins de santé et une garantie de revenus.

 

Source: communiqué de presse du cabinet de la ministre de l'Emploi